Mardi 22 avril à 18 h 30 à la Maison des Associations conférence animée par Michel Jacquet ‘Le cinéma italien et la seconde guerre mondiale’

Berruyer de naissance, Michel Jacquet, docteur ès lettres, historien du cinéma, a captivé, avec talent, son auditoire. Après avoir évoqué »il Ventennio », les 20 années de fascisme, il a présenté l’influence du néoréalisme italien, ce mouvement qui fleurit après la Seconde Guerre mondiale et eut un impact certain sur le monde du cinéma international. Ses caractéristiques sont essentiellement des tournages en extérieur, des acteurs non professionnels, des petits budgets. Les thèmes abordés tournent autour de la pauvreté, l’injustice sociale, l’impact psychologique de la guerre, l’humiliation d’un pays épuisé et la lutte pour une nouvelle identité nationale. Les réalisateurs clés de cette période sont Roberto Rossellini, Vittorio De Sica, Luchino Visconti. Des images particulièrement fortes, comme celles d’Anna Magnani en incarnation de la Résistance italienne dans »Roma città aperta » ou encore Sophia Loren, mère dévastée et héroïque dans »la Ciociara » ont marqué les esprits. Il semblerait que »Il Giardino dei Finzi Contini » soit le dernier film de mouvement néoréalisme italien.
Dans les années soixante, le cinéma connait son »âge d’or » avec les comédies qui se politisent et traitent avec un humour décapant les soucis quotidiens, les problèmes sociaux, les combinazioni politiques, le boum économique, les problèmes de couple, la libération sexuelle et les recoins les plus obscurs de la nature humaine avec entre autres, les »Monstres », »l’Argent de la Vieille » …. A partir des années 1980, la comédie italienne s’essouffle car le cinéma se polarise sur les brigades rouges, les années de plomb. Le ton de la comédie devient inapproprié et la seconde guerre mondiale disparait presque totalement des écrans. »La Vie est belle » en 1997 marquera le dernier sursaut de la comédie italienne sur ce sujet.